Catégorie : Non classé

Résultats de l’enquête sur l’utilisation d’outils standardisé dans l’évaluation Psychomotrice

Résultats de l’enquête sur l’utilisation d’outils standardisé dans l’évaluation Psychomotrice

Aude PAQUET, Psychomotricienne, chercheure auprès de l’Unité de Recherche et de Neurostimulation du centre hospitalier Esquirol de Limoges, nous transmet ici les résultats de l’enquête sur l’utilisation d’outils standardisés dans l’évaluation psychomotrice qu’elle a menée de Décembre 2018 à Juillet 2019 auprès de 1376 psychomotricien.ne.s, au moyen de questionnaires que nous avons contribué à soumettre aux professionnels via nos plate-formes médias.

Nous la remercions ici chaleureusement pour son travail !

POUR CONSULTER LE RAPPORT D’ENQUÊTE, VEUILLEZ CLIQUER SUR L’IMAGE SUIVANTE :

Hommage à Fabienne LEPLAT

Hommage à Fabienne LEPLAT

Fabienne Leplat nous a quitté cet été. Malgré son combat de plusieurs années contre la maladie, elle avait pu être parmi nous aux Journées Annuelles de Rouen en 2016. 
Sa présence, son regard et son énergie nous manque ! Mais le SNUP garde la trace profonde de son travail théorico-clinique ainsi que de ses convictions philosophiques et politiques.
Florence BRONNY, Présidente du SNUP

« Apporter du mieux-être à tous les âges de la vie ! »  Voilà l’idée personnelle, véritable projet professionnel que défendait et nourrissait depuis toujours Fabienne Leplat et qu’elle avait tenu à rappeler lors des journées annuelles du snup organisées avec son équipe en 2013 à St Etienne. Fabienne était une femme de conviction et d’engagement professionnel et politique. Elle avait su s’investir sur des sujets de vie individuelle et sociale, et les sujets d’environnement bioéthique complémentaires avec chaque fois le souci d’améliorer les conditions du savoir être et du savoir vivre. C’était une femme de combat, généreuse, attentive, sachant mesurer ses actions et ses décisions. Elle restait à l’écoute et s’était énormément investie sur le plan professionnel, même malade, pour faire avancer la réflexion théorico-clinique de la psychomotricité au SNUP et ailleurs. Mais elle refusait de se laisser enfermer dans des certitudes et confrontait en permanence ses idées et sa pratique face aux avancées sociales, technologiques, médicales, politiques et face aux changements institutionnels en tous genres. Elle avait fait de la thématique du groupe son cheval de lance, afin d’améliorer les relations et les modes de communication, afin d’améliorer la vie du groupe et celle de l’individu dans le groupe. Alors gageons que le groupe des Psychomotricien(nes)s saura lui reconnaitre sa part d’engagement véritable avec tous les honneurs qu’il se doit. »
par Armand Pijulet

Témoignage d’une Psychomotricienne en Argentine

Témoignage d’une Psychomotricienne en Argentine

Coline Mercier
Psychomotricienne à RIVES DE L’YON (85)

Argentina mi amor

Il y a des cultures qui nous attirent, des langues qui s’apprennent plus facilement comme si elles étaient déjà stockées dans la mémoire. A l’âge de 14 ans, dans mes débuts d’apprentissage de l’espagnol, je m’imagine aller vivre au moins un an en Amérique Latine. Sans savoir trop pourquoi, ni quel pays je choisirai comme domicile. En 2015, presque 10 ans plus tard, après avoir connu l’Argentine dans un premier voyage, je décide de m’y installer pour y débuter une formation de Danse Mouvement Thérapie à Buenos Aires. Il me semble que ce pays a des choses à m’apprendre en terme de mouvement, de corps et de travail groupal.
Des recherches rapides sur internet me confirment l’existence de la psychomotricité en Argentine. Je pars sans me renseigner sur la validité de mon diplôme et je comprends très vite que je ne pourrai pas travailler sans équivalence. Après un an de courriers, d’apostilles, de traduction de papiers et beaucoup d’attente, j’obtiens enfin la revalidation de mon diplôme français en tant que « technicienne en psychomotricité ».
L’expérience sur le continent est intense et mouvante. En trois ans je fais du bénévolat dans deux hôpitaux pour enfants, travaille dans deux « centres d’éducation thérapeutiques », accompagne un enfant porteur de handicap à domicile, et enfin participe aux cours de « formation corporelle personnelle » en tant qu’auxiliaire d’élève dans une université de psychomotricité.

«¿Qué haces aquí ? » (« que fais-tu ici ? ») avaient l’habitude de me demander les argentins. Ils rajoutaient souvent : « Moi je rêve de vivre en France ! ». Moi aussi je me posais souvent la question. Qu’est-ce que je venais chercher dans un pays qui se nommait lui-même du Tiers-Monde, en crise quasiment permanente sur le plan économique et politique ?
Ce que j’étais venue chercher en Argentine, ce qui me faisait rester là-bas malgré des débuts éprouvants, était difficile de nommer. En toile de fond, il y avait des questionnements tels que : comment on pense dans une autre langue ? Qu’est-ce qui vient se transformer dans le corps ?
Oui, j’ai eu la sensation de « m’argentiniser ». D’être devenue un peu plus flexible, disponible, adaptable. Pendant 3 ans j’ai fait une cure d’abrazos, de rire, de contact corporel. J’ai participé au rituel du maté qui circule de mains en mains, dansé dans les peñas et les milongas, écouté les fans de foot hurler au moindre goal. Je me suis baignée dans la prosodie de la langue, dans son accent si particulier, et j’ai appris à jouer avec la magie du castillan, avec tous ces petits mots qui expriment la tendresse, le « cariño ».
J’étais souvent amusée d’observer les différences entre les deux cultures : le français sert la main, l’argentin enlace. L’un vouvoie et dit « Monsieur Martin », l’autre tutoie et appelle le directeur par son surnom. D’ailleurs en espagnol le mot « copain » n’existe pas. On devient tout de suite « ami ». Cela ne veut pas dire que les liens sont proches dès le départ, mais il y a une proximité immédiate, facilitée par le toucher, les « abrazos », la chaleur de la langue.
C’est aussi avec ce questionnement que je suis arrivée sur ce continent : comment une culture aussi chaleureuse conçoit-elle la thérapie corporelle ? Venons-en donc à la psychomotricité…

La psychomotricité est apparue dans les années 60 en Argentine et s’est développée à partir des théories de psychomotriciens, pédagogues et psychanalystes sur lesquels nous basons notre pratique française (Ajurriaguerra, Dupré, Acouturier, Le Boulch, Piaget, Wallon, Freud, Winnicott, Lacan, Berges…). La première école s’ouvre en 1970. Le métier se développe peu à peu, et en 2013 se créé la licence en psychomotricité. Les études durent 4 à 5 ans, et après un diplôme intermédiaire de technicien en psychomotricité qui s’obtient au bout de 3 ans, les étudiants terminent leur carrière comme licenciés (« licenciados en psicomotrididad »). Il y a actuellement 3 écoles de psychomotricité dans la région de Buenos Aires , publiques et privées. Celle avec laquelle j’ai collaboré, l’université publique de la Untref, propose la formation par modules auxquels les étudiants s’inscrivent chaque trimestre ou chaque année. Les élèves, de tous âges et de tous horizons, terminent rarement la formation dans les 5 années annoncées, car entre leur vie professionnelle et familiale, ils ont moins de temps à consacrer aux cours. Les études s’étalent donc plutôt sur 6 à 12 ans, voire plus… Bien sûr, tous souhaitent terminer leur carrière et être enfin diplômés, mais il m’a semblé que la formation était plus vécue comme un cheminement que comme un objectif. Les auteurs sont lus et relus, et les étudiants ont le temps tisser des liens entre la théorie et la pratique, même lorsque leur emploi actuel n’a en apparence rien à voir avec la formation.
En Argentine, la psychomotricité a trois branches principales : l’éducation psychomotrice, la clinique psychomotrice et le travail communautaire. Mon expérience de bénévolat dans l’hôpital pour enfants et à l’université de la Untref, où j’ai rencontré des étudiants et professionnels en psychomotricité, m’a permis de constater que leur pratique était plutôt semblable à la notre : dans les deux continents on questionne le dialogue tonico-émotionnel, le tonus, le holding, l’axe corporel, le jeu, … Des deux côté de l’Atlantique il y a engagement corporel de la part de l’adulte, travail avec les familles et en équipe. Il me semble donc que le fond est le même, mais que c’est la forme qui diffère, c’est-à-dire les mots employés pour parler d’un même concept.
En Argentine, en même temps que la psychomotricité se sont développées d’autres disciplines : la stimulation de développement (« estimulacion temprana ») et la thérapie occupationnelle. Dans les offres d’emploi, ces trois professions apparaissent en même temps pour un même poste, comme si elles remplissaient toutes les mêmes fonctions.
Une chose qui m’a profondément marquée dans la pratique professionnelle et durant les études, c’est le travail groupal. Dès la première année, les étudiants sont amenés à travailler ensembles. Ils forment des groupes de travail théorique, vont faire une pratique communautaire par binôme à l’extérieur, apprennent à verbaliser leur vécu devant le groupe. Et face à eux il y a toujours deux enseignants (un titulaire et un adjoint), ainsi qu’un ou plusieurs auxiliaires d’élèves. Il s’agit de passer de l’expérience corporelle personnelle à l’expérience groupale, de la groupale à la personnelle. La formation m’a semblé d’une richesse incroyable, approfondissant et le théorique et le pratique. Comme je l’ai dit auparavant, un diplôme intermédiaire de technicien en psychomotricité offre une première entrée dans le monde du travail. Il permet d’accompagner des enfants ou adultes porteurs de handicap en intégration scolaire (« integrador escolar ») ou à domicile (« acompanante terapeutico »). Ou bien également de travailler dans des centres thérapeutiques avec des groupes de personnes porteuses de handicap. Cependant dans ces institutions, le professionnel est souvent seul face à un grand groupe, et le travail institutionnel peu présent. J’ai souvent eu des retours négatifs sur ces centres, et ma propre expérience a été elle aussi désagréable ; toutefois je ne souhaite pas généraliser. Le licencié en psychomotricité peut travailler dans un cabinet libéral et enseigner dans les universités. Les débuts sont souvent difficiles, et les psychomotriciens avec qui j’ai échangé ont souvent dû commencer par de longues années de bénévolat avant de pouvoir être enfin payés. Le pays a connu de nombreuses crises économiques et l’insertion professionnelle est souvent difficile. Il est fréquent que les personnes diplômées soient moins payées que les non-diplômées et qu’en plus des bénévolats réalisés, les psychomotriciens doivent se trouver un emploi alimentaire. J’ai rencontré des psychomotriciens qui donnaient des cours de Kung Fu ou de danse, ou vendaient des biscuits ou du caviar d’aubergine. Si la plupart trouvaient cela pénible, d’autres me confiaient qu’ils appréciaient pouvoir explorer autre chose. Dans tous les cas ils montraient une adaptabilité incroyable à leur contexte social.
De mon point de vue de française habituée à voir l’avenir comme un chemin tout tracé, surtout avec un diplôme en poche, il me semblait au départ impossible d’imaginer de travailler d’autre chose que ce pour quoi j’avais étudié. Pourtant, j’ai moi aussi été obligée de m’inventer autre, travaillant dans mes débuts à Buenos Aires comme baby-sitter et professeur de français. J’ai peu à peu pris plaisir à me découvrir dans d’autres domaines. La créativité, cette capacité à construire des chemins différents, a été l’un des plus grands enseignements que m’ont offert les argentins. Où que j’arrive, quel que soit le lieu ou le pays où je décide de m’installer, je sais à présent aller puiser dans mes connaissances, mes savoirs, mes expériences pour construire quelque chose de nouveau quelque part, quelles que soit les contraintes. L’Argentine m’a transmis cette confiance et cette adaptabilité, et c’est avec cet enseignement que je suis rentrée en France.

Infos utiles sur l’intégration d’un psychomot français en Argentine…
Les études de psychomotricité

Organisation
Elles se réalisent dans des universités publiques ou privées. Les étudiants s’inscrivent chaque semestre (ou chaque année pour les matières annuelles) à la quantité de matières de leur choix, qu’ils doivent valider à la fin du cycle.
Un premier diplôme de « tecnico en psicomotricidad » (technicien en psychomotricité) est obtenu au bout de 3 ans de formation. Il permet l’insertion dans le milieu professionnel auprès de certaines institutions (voir le chapitre « travail »).
Le diplôme final, après 4 à 5 ans, est celui de « licenciado en psicomotricidad » (licencié en psychomotricité). Il permet de travailler en « clinique » psychomotrice,. Un travail de mémoire (« tesis ») est demandé en plus de la validation de toutes les matières.

Les universités (liste non-exhaustive des université de psychomotricité en Argentine) :

A Buenos Aires il y a trois universités :
Universidad Nacional de Tres de Febrero (Untref) : université publique. Licenciatura y tecnicatura.
coordinatrice : Leaticia Gonzalez. Echanges universitaires avec la Pitié Salpetrière.
HYPERLINK « http://www.untref.edu.ar » www.untref.edu.ar
CAECE. Licenciatura y tecnicatura. Université privée.
Coordinatrice : Debora Shojed
HYPERLINK « http://www.caece.edu.ar/Grado/psicomotricidad.asp » www.caece.edu.ar/Grado/psicomotricidad.asp
Universidad de Moron. Licenciatura. Université privée. En lien avec l’ISRP.
HYPERLINK « https://www.buscouniversidad.com.ar/licenciatura-en-psicomotricidad-moron-buenos-aires-1483.html » https://www.buscouniversidad.com.ar/licenciatura-en-psicomotricidad-moron-buenos-aires-1483.html

A Cordoba :
Universidad Provincial de Cordoba. Licenciatura.
HYPERLINK « http://www.upc.edu.ar/fes/licenciatura-en-psicomotricidad/ » http://www.upc.edu.ar/fes/licenciatura-en-psicomotricidad/

 « Diplomatura »
C’est un diplôme qui s’obtient en environ un an, ouvert aux professionnels de la santé et de l’éducation. La Untref en propose trois :

  • Psychomotricité et Éducation (« Psicomotricidad y Educacion »)
  • Psychomotricité et Éducation Spéciale (« Psicomotricidad y Educacion Especial »)
  • Psychomotricité en Milieu Aquatique (« Psicomotricidad en Medio Acuatico »)

Validation du diplôme français.
Notre licence française correspond au niveau « tecnicatura » en Argentine, car est comparé le nombre d’années étudiées. J’ai réalisé ma validation de diplôme auprès de la Untref ; il est possible que dans les universités privées les choses soient différentes.
Il faut contacter Leticia Gonzalez (directrice de l’université) et Laura Vidarte (responsable de la revalidation des diplômes étrangers).
J’ai eu la proposition de passer les matières restantes pour valider en « licenciatura », mais j’ai préféré me contenter du premier diplôme qui m’ouvrait déjà des portes dans le monde du travail.

Les papiers demandés étaient :
Diplôme original avec apostillé et traduit par un traducteur publique.
Relevé de notes original apostillé et traduit par un traducteur publique
Programme de chaque matière certifié par l’université où vous avez étudié, et traduit
DNI (document nationnal d’identité) argentin
Revalidation du diplôme du baccalauréat
Coût à voir avec l’université.
Délai entre 6 mois et un an.

Je recommande de venir avec un master de psychomotricité en main. Le diplôme sera ainsi peut-être validé comme « licencia» et non « tecnico ». En effet la loi est en train de changer, et il va être de plus en plus difficile de travailler seulement comme technicien en psychomotricité.

Le bénévolat
Se renseigner auprès de la Untref qui a une liste de bénévolats (« voluntariado »), ou « psicomotricidad comunitaria ».
Les hôpitaux de Buenos Aires reçoivent les psychomotriciens en tant que bénévoles et non comme salariés, car leur statut n’est pas encore reconnu dans ces institutions. Cependant l’expérience acquise là-bas est très valorisée, et les hôpitaux publics reçoivent donc de nombreux étudiants et psychomotriciens.

Le travail
Les psychomotriciens argentins peuvent travailler ou faire du bénévolat dans 3 domaines différents, en « clínica psicomotriz » (clinique/thérapie psychomotrice), « educación psicomotriz » (éducation psychomotrice), et « trabajo comunitario » (travail communautaire).

EN TANT QUE TECHNICIEN EN PSYCHOMOTRICITE
CET : « Centro Educativo Terapéutico » (Centre Educatif Thérapeutique). Le rôle est souvent celui de « docente », professeur/enseignant, et il s’agit de gérer un groupe de 5 à 15 patients.
CPI : « Centro de Primera Infancia » (Centre de Première Enfance)
« Jardín infantil »: proposer des ateliers à des groupes d’enfants en crèche ou maternelle.
Autres centres, institutions diverses…
En passant par les mutuelles privées (« obras sociales ») qui le mettent en lien avec les familles et écoles, le technicien peut aussi travailler comme :
Accompagnant thérapeutique (“acompañante terapéutico”)
Intégrateur scolaire (“integrador escolar”)

Chercher sur les sites internet :
Cumputrabajo, zonatrabajo, opcionempleo, jobrapido
Ou encore sur le facebook des étudiantes de la Untref : ESTUDIANTES DE PSM UNTREF

EN TANT QUE LICENCIE EN PSYCHOMOTRICITE
On peut travailler en tant que professeur et recevoir des patients en individuel dans un cabinet (« consultorio »). Les psychomotriciens se spécialisent parfois avec un public spécifique (bébé, enfants, adolescents, adultes, personnes âgées). Les patients sont envoyés par le pédiatre, le neurologue, ou encore le groupe scolaire ou le psychologue. Si la personne reçue a une reconnaissance de handicap, les séances sont remboursées par la mutuelle.
Un bilan est réalisé en début de suivi, basé sur l’observation et quelques tests. L’évaluation est plus qualitative que quantitative, cherchant à mettre en lumière les capacités et difficultés du patient.

Pour beaucoup de lieux de travail, même les institutions, il est nécessaire d’être inscrit comme « monotributo » (équivalent d’auto-entrepreneur) auprès d’un organisme appelé l’AFIP.

     5) L’Association Argentine de Psychomotricité

AAP = Asociación Argentina de Psicomotricidad
HYPERLINK « http://www.aapsicomotricidad.com.ar » www.aapsicomotricidad.com.ar


Thème : Overlay par Kaira. SIRET : 328 552 448 000 68
24 Bd Paul Vaillant Couturier, 94200 Ivry sur Seine