Périnatalité et Parentalité – XXVIème rencontres nationales

Dans nos réflexions professionnelles et nos pratiques, la question du temps s’invite de façon insistante et récurrente. La problématique temporelle est probablement plus accrue en périnatalité et dans la construction de la parentalité parce qu’elle met en exergue la complexité de la vie.

La temporalité de la grossesse nécessite une conciliation des temps de l’imagination et de l’appropriation de la réalité. L’en- fant naissant vit dans un continuum indifférencié, intemporel, la mise au monde est un passage qui ouvre la répétition ryth- mée de la sensation douloureuse de la faim puis de la sensa- tion agréable du comblement. Le temps s’insinue donc chez l’être humain par le corps, dans les pas alternants du plaisir et du déplaisir.

Très vite les rites et les rythmes vont scander le temps des fa- milles où les parents ont à articuler leurs nouvelles places tan- dis que le nouveau-né se confronte au manque. L’objet de sa satisfaction, le plus souvent détenu par la mère le contente mais dans un temps qui n’est pas celui de sa propre attente : le temps de l’un n’est jamais le temps de l’autre.

Ainsi s’impose à l’être humain la dimension contingente du temps. Nous avons à composer avec elle dès les premiers stades de développement et au cours de notre vie selon les lieux et les rencontres. La relativité de ce temps est bien diffé- rente de l’universalité du temps chronométrique.

Le temps des uns n’est-il pas assujetti à celui des autres, à la volonté de maîtrise, à l’injonction d’accélération et aux contraintes économiques ?

Prenons donc le temps et le plaisir de nous rencontrer, de ré- fléchir afin d’interroger et peut-être modifier nos pratiques.