Auteur : Vincent

Plan Alzheimer 2008-2012, premières expérimentations

Plan Alzheimer 2008-2012, premières expérimentations

Suite à l’appel à projets relatif à cette expérimentation la DGAS publie, en date du 16 juillet 2009, la liste des 40 services retenus pour mener l’expérimentation.

« 77 départements ont répondu à l’appel à projet et 158 dossiers ont été examinés par le comité de sélection composé de la DGAS, de la DSS, de la CNSA, de la CNAMTS et de l’Association France Alzheimer. 40 dossiers ont été retenus répondant aux critères de qualité, de faisabilité et d’appropriation de la problématique, ainsi qu’aux critères de partenariat attendus dans le secteur médico-social et sanitaire pour la mise en place de cette nouvelle prestation d’accompagnement et de réhabilitation. Par ailleurs, le comité national de sélection a veillé à un équilibre entre les projets urbains et ruraux, de même qu’à une diversité de structures porteuses.

Pour les départements et les candidats dont les projets n’auront pas été sélectionnés, il convient de rappeler que cet appel à projet constitue une première phase visant à nourrir la réflexion sur les conditions de généralisation de ce dispositif et que celui-ci sera étendu progressivement à l’ensemble du territoire de 2010 à 2012.

L’expérimentation des 40 équipes spécialisées pilotes à domicile débutera au 1er septembre 2009.

Les 40 dossiers de candidature retenus par le comité national de sélection sont les suivants :

  1. Val de Marne (94) : GCSMS « les EHPAD publics du Val de Marne »
  2. Rhône (69) : Service de maintien à domicile (SMD) Lyon 1
  3. Gironde (33) : Association de soins à domicile de la Haute Gironde
  4. Haute-Saône (70) : ADMR
  5. Ile et Vilaine (35) : Association Aspanord
  6. Seine Saint Denis (93) : Fondation Hospitalière Sainte-Marie
  7. Indre et Loire (37) : La santé chez soi ADMR
  8. Paris (75) : ADIAM
  9. Pas de Calais (62) : Caisse régionale de sécurité sociale dans les mines (CARMI)
  10. Sarthe (72) : Fondation Georges Coulon
  11. Cote d’Or (21) : Fédération dijonnaise des œuvres de soutien a domicile (fedosad)
  12. Nord (59) : Association de Soins et Services A Domicile (ASSAD) de Dunkerque
  13. Gironde (33) : Maison de santé protestante SSIAD Bagatelle à Talence
  14. Allier (03) : Association d’aide à domicile des centres sociaux de l’Allier (AADCS)
  15. Meurthe et Moselle (54) : Caisse régionale de sécurité sociale dans les mines CARMI Est – Audun-le-Roman
  16. Gard (30) : Croix Rouge du Gard
  17. Bas-Rhin (67) : ABRAPA
  18. Vienne (86) : ADMR
  19. Pyrénées Atlantiques (64) : Santé Service Bayonne et Région
  20. 21.22. Maine et Loire (49) : Union des SSIAD (USSIAD 49) avec le SSIAD intercommunal choletais ; SSIAD Vallée de l’Authion ; SSIAD association vie à domicile
  21. Loire (42) : centre de soins AIMV (Agir face à l’Isolement, la Maladie, la Vieillesse)
  22. Haute Vienne (87) : Association Soins santé
  23. Seine Maritime (76) : Croix Rouge Française
  24. Moselle (57) : SSIAD de Courcelles-Chaussy/Solgne – Association Fondation Bompard
  25. Loire Atlantique (44) : Mutualité Retraite – SSIAD Estuaire sud loire- SSIAD Sillon et Loire
  26. Haute Corse (2B) : SSIAD Aiutu e sulidarita
  27. Dordogne (24) : SSIAD de Vergt
  28. Haute Garonne (31) : Association Familiale et Cantonale de Montastruc
  29. Var (83) : Santé assistance services
  30. Val d’Oise (95) : Association pour le développement des services de soins infirmiers a domicile dans le Val d’Oise (ADSSID)
  31. Oise (60) : Association ABEJ Coquerel
  32. Finistère (29) : Les Mutuelles de Bretagne – Brest
  33. Vendée (85) : Fédération ADMR Vendée
  34. Calvados (14) : Croix-Rouge française
  35. Nièvre (58) : SSIAD Croix Rouge française de la Nièvre
  36. Eure et Loire (28) : ADMR
  37. Haute-Loire (43) : Hôpital local Pierre Gallice à Langeac
  38. Saône et Loire (71) : Hôpital local de Louhan »

Source FEHAP

 

Question n°47219 de M. Jean-Pierre BRARD

Question n°47219 de M. Jean-Pierre BRARD

Question à l’Assemblée Nationale de M. Jean-Pierre BRARD
publiée le 21/04/09

( Gauche démocrate et républicaine – Seine-Saint-Denis )

Jean-Pierre Brard attire l’attention de Mme la secrétaire d’État chargée de la solidarité sur l’avenir des centres médico-psycho-pédagogiques (CMPP). En effet, les propositions des syndicats d’employeurs de refonte des textes de la convention collective nationale de travail de 1966 (CCNT 66) remettent gravement en cause le travail de ces établissements, et en particulier celui des CMPP, mais sont de plus pénalisantes et représentent une régression considérable pour les salariés. Les CMPP jouent pourtant un rôle fondamental dans la prise en charge des enfants en grande difficulté. Ils accueillent des enfants et des adolescents de la naissance à 20 ans présentant des difficultés variées (psychiques, socio-familiales, des apprentissages…). Les CMPP ont la particularité d’être composés d’une équipe pluridisciplinaire, constituée de professionnels très spécialisés (médecins psychiatres, psychologues, orthophonistes, psychomotriciens, psychopédagogues, assistants sociaux). Près de 200 000 enfants et adolescents y sont accueillis, soit environ 50 % des enfants suivis en pédopsychiatrie ambulatoire. L’approche des CMPP est individualisée et non réductrice, s’opposant à la tendance actuelle à enfermer les enfants dans un carcan médical, social, scolaire ou communautaire. Pourtant, la refonte de la CCNT, telle qu’elle est aujourd’hui envisagée, annonce la destruction de cet outil indispensable. Elle augure visiblement d’une déqualification des métiers du secteur médico-social. Il apparaît clairement que les professionnels des CMPP pourraient ne plus être recrutés en fonction de leurs diplômes mais devenir polyvalents, alors que ces métiers requièrent des qualifications spécifiques. De plus, les CMPP sont aujourd’hui confrontés à un problème de personnel. Un certain nombre de professionnels sont de plus en plus difficiles à recruter en raison des faibles rémunérations. Ces problèmes de recrutement et le manque de moyens financiers mettent en danger la qualité de l’accueil des enfants. Or, dans le projet de réforme de la convention, l’ensemble des grilles de salaires est revu à la baisse (à l’exception des chefs de service), les possibilités de carrières seraient bloquées dès quatorze années de travail, et la reconnaissance de l’ancienneté est remise en cause. Ces mesures risquent de provoquer une fuite des professionnels vers d’autres structures. Il est clair que la logique qui sous-tend les propositions de refonte de la CCNT 66 est essentiellement économique : un personnel moins qualifié et polyvalent, donc moins payé et moins nombreux, des grilles de salaire revues à la baisse, etc. Nous entrons ainsi dans un processus évident de déqualification-désertification. Celui-ci annonce, à terme, le démantèlement et la destruction d’un outil de soins précieux pour la prise en charge d’une population extrêmement fragile. De plus, l’efficacité des CMPP est déjà actuellement ébranlée par l’annonce de retrait de postes éducation nationale mis à disposition au sein de ces structures et par la réduction des effectifs des réseaux d’aide spécialisée aux élèves en difficulté (RASED) qui constituent un de leurs partenaires privilégiés. En conséquence, il lui demande quelle intervention est envisagée pour garantir les droits des salariés, la qualité de l’accueil des enfants et leurs familles, le niveau de qualification des métiers du secteur médico-social, et pour enrayer le processus de déqualification-désertification.

REPONSE (publiée le 26/10/10)

Le ministre du travail, de la solidarité et de la fonction publique a pris connaissance avec intérêt de la question relative au projet de réforme de la convention collective du 15 mars 1966 qui encadre l’activité du secteur médico-social. Les différentes modifications intervenues depuis 40 ans ont rendu le texte de cette convention collective aujourd’hui peu lisible et sujet à interprétations divergentes. Ce projet de réforme en cours s’inscrit dans une double perspective : améliorer l’attractivité des métiers et faire en sorte que le texte de la future convention collective progresse dans le sens le plus favorable, tant comme garantie pour les salariés que comme outil de mise en oeuvre des politiques publiques en faveur des publics fragiles. En tout état de cause, il appartient aux partenaires sociaux, qui ont demandé que les négociations se poursuivent désormais dans le cadre d’une commission mixte paritaire, de négocier un texte qui sera ensuite soumis à l’agrément ministériel. La commission mixte a été installée le 30 septembre 2009.

Le point sur les négociations concernant la CC 66

Le point sur les négociations concernant la CC 66

Les négociations sur la rénovation de la convention collective 66 sont entrées dans une phase décisive.

La Commission Nationale Paritaire des Négociations (CNPN) qui réunit l’ensemble des organisations syndicales représentatives des salariés et les représentants des employeurs se réunit actuellement pour aborder tous les sujets de désaccord liés aux propositions patronales de modification de cette convention collective. Les premiers rendez-vous des partenaires sociaux ont eu lieu les 22 et 29 avril 2009. Puis, lors de la rencontre du 6 mai 2009, un texte proposé par la CFDT intitulé : « Document de travail des métiers et emplois recensés actuellement au sein des associations » a donné lieu à débat et a été validé par l’ensemble des organisations syndicales retenant le principe des filières. A part FO, qui n’est pas sur une logique de filières, les autres organisations syndicales, dans un premier temps, partagent certains points :

– Classement par le niveau de qualification

– Principe de filières

– Premier coefficient revalorisé.

Les employeurs, de leur côté, n’ont pas donné leur position sur cette proposition…

Ils ont proposés aux partenaires sociaux que la CNPN du 19 mai soit remplacée par des groupes de travail non paritaires afin de permettre à chacun d’avancer sur ses propositions. Ils se sont engagés à répondre aux propositions reçues à ce jour et celles à venir lors de la CNPN du 10 juin 2009.

Le principe de filières propose le classement des salariés selon leur quatre secteurs d’intervention :

Personnels d’intervention sociale éducative et d’enseignement.
Personnels de soin et paramédicaux.
Personnels administratifs, de la logistique et des services généraux.
Personnels de la formation.

Ensuite, en fonction de leur qualification (diplôme professionnel et/ ou reconnaissance de compétence) ces filières sont subdivisées en 7 échelons. Dans la filière « personnels de soins et paramédicaux » toutes les professions paramédicales se retrouvent sur le coefficient 625 de la convention 66 rénovée (si ce projet est accepté). Au sein du niveau de qualification III des personnels de soins, deux positions d’emploi sont ainsi définies : coef 626 et 700 pour les puéricultrices, instructeurs en locomotion, rééducateurs en AVJ.

Ce remaniement se traduirait certes, par une revalorisatin du salaire de départ mais aussi par une progression nettement moins avantageuse en cours de carrièrre (30% sur 30 ans)…

Ces propositions, n’en doutons pas feront l’objet d’autres débats, toutes les organisations syndicales de salariés n’acceptant pas le système des filières. Plus globalement, on peut également noter le principe d’individualisation des parcours professionnels et de la mise en place de « critères classant », à la demande des employeurs (l’arbitraire pouvant alors remplacer un cadrage conventionnel classique).

Quoiqu’il en soit, nous incitons tous les psychomotriciens à suivre de trés prés ces négociations qui donneront le cadre de nos relations socio-professionnelles pour les années à venir. La prochaine rencontre de la commission nationale paritaire des négociations doit se tenir le 10 juin 2009 (à la demande des syndicats employeurs SNASEA et FEGAPEI). Dans cet intervalle, certaines organisations syndicales de salariés proposent un mouvement le 19 mai, d’autres semblent être plus sur la logique de propositions à déposer auprés de la CNPN pour le 29 mai.

A chacun, à se déterminer sur les modalités d’action.

Jean Dreuilhe.

 

Le plan autisme, un an après…

Le plan autisme, un an après…

Discours de Valérie Létard lors d’une visite d’IME (le 28 mai 2009)

Il y a un an, à quelques jours près, le 16 mai 2008, j’annonçais, avec Roselyne Bachelot, le Plan autisme 2008-2010. Fêter l’anniversaire de ce plan en visitant votre IME est une belle manière d’en souffler la première bougie.

La réalisation que j’ai vue aujourd’hui, les locaux parfaitement adaptés aux besoins des enfants à chaque stade de leur développement, la qualité de la prise en charge, la combinaison d’approches éducatives complètement individualisées, tout ceci me conforte dans le sens de ce que nous avons cherché à mettre en oeuvre à travers le lancement de ce plan.

Il se trouve que cette visite a lieu également quelques jours après que le CROSMS d’Ile de France s’est prononcé défavorablement sur 6 projets expérimentaux. Bien entendu, ces décisions peuvent interpeller dans la mesure où le Gouvernement avait, dans ce nouveau plan, souhaité ouvrir le champ des possibles pour les nouvelles méthodes. Le premier enseignement que j’en tire, c’est que nous avons encore besoin de progresser dans la voie du dialogue entre tenants d’approches différentes.

C’est en tout cas la manière dont je souhaite interpréter ce rejet.

Et d’une certaine manière, si j’ai choisi de venir visiter votre établissement, c’est bien parce qu’il répond aux objectifs que nous nous sommes fixés, à travers le Plan Autisme : d’une part accroître la capacité d’accueil pour les enfants autistes, d’autre part développer des formes de prise en charge plus innovantes.

Accueillir davantage d’enfants, c’est bien ce que fait votre IME grâce aux efforts des deux plans autisme. En effet, lorsqu’il a été créé en 1984, votre IME accueillait 20 enfants autistes. Il avait pu bénéficier d’une première extension de 5 places en 1995, mais surtout le premier plan autisme 2005-2007, puis le second plan 2008-2010 lui ont permis de passer de 25 places à 42 depuis le 1er janvier 2009. Il a également pu bénéficier d’une aide à l’investissement de la CNSA de 1,2 M€ pour s’installer dans de nouveaux locaux, et nous venons de voir à quel point ces derniers sont fonctionnels, agréables et adaptés.

Plus globalement, permettez-moi de rappeler que le Plan autisme en 2008, ce sont 1158 places nouvelles autorisées et financées. Nous dépassons ainsi de presque 160 places l’objectif que nous nous étions fixés pour cette année.

Au rythme où nous allons, nous aurons atteint les 4100 places fixées par le plan en 3 ans au lieu de 5. J’y voir le résultat d’une priorité forte fixée par le Gouvernement. Et je me félicite que les DDASS l’aient parfaitement relayée. Elles auront en 2008 en effet consacré à l’autisme des crédits bien au-delà du plancher qui leur avait été fixé.

Mais si je suis venue ici, ce n’est bien sûr pas par hasard mais bien parce que l’IME « Notre Ecole » a été un établissement tout à fait pilote en son temps. Lorsque vous avez créé cette structure, elle était le premier IME spécifique autisme à ouvrir en France, à une époque où la seule solution était l’hôpital de jour. Votre établissement, fortement orienté vers les méthodes éducatives (TEACCH), faisait figure de pionnier et il a dû ouvrir avec un statut expérimental.

25 ans plus tard, force est de constater que cette expérience est une réussite et que les parents ont eu raison de pousser l’administration à prendre le risque d’expérimenter : l’approche pluridisciplinaire, éducative et ouverte sur l’extérieur – inédite à l’époque – est devenue un modèle de référence pour la construction des IME actuels pour enfants autistes.

C’est bien la raison pour laquelle le Gouvernement veut accompagner l’innovation : c’est un axe fort du plan Autisme 2008-2010, et ce qui fait son originalité par rapport au précédent.

En effet que cherchons-nous à faire à travers ce nouveau Plan Autisme si ce n’est imaginer les établissements de demain ?

Ces établissements, nous voulons qu’ils puissent permettre l’expérimentation de nouvelles formes de prise en charge. Mais ces expérimentations, nous voulons qu’elles se fassent de façon encadrée et évaluée, afin de ne généraliser que les meilleures pratiques et les méthodes les plus bénéfiques.

Encadrées, elles le seront grâce à un cahier des charges qui précisera le cadre dans lequel elles devront à l’avenir se dérouler, ainsi que leurs modalités d’évaluation. Il sera publié avant l’été.

Alors, me direz-vous, comment se fait-il que des demandes de création de structures expérimentales aient déjà été instruites ? C’est que pour rédiger ce cahier des charges, il nous fallait du matériau. Les projets expérimentaux, issus de l’imagination du terrain, ont en 2008 « essuyé les plâtres ».

Ainsi, mais ce sont ces innovations, ce sont les difficultés rencontrées par les promoteurs pour les faire émerger et par les DDASS pour les instruire qui nous ont permis de le rédiger.

Evaluées, elles le seront également, à travers l’obligation qui leur sera faite d’un suivi des enfants par une équipe extérieure à l’établissement (hospitalière ou universitaire), afin de garantir la qualité des interventions et d’objectiver les résultats obtenus.

Cet accent mis sur l’innovation a rencontré un succès important et provoqué un foisonnement de projets. D’ailleurs, le premier centre expérimental issu du plan Autisme a été inauguré le 14 novembre dernier à Villeneuve d’Ascq. Et en Ile de France, ce ne sont pas moins de 7 projets expérimentaux qui ont été déposés. L’examen de ces projets par le CROSMS le 14 mai dernier a été l’occasion de constater que les réticences au développement de ce type d’expérimentations demeurent. Elles sont motivées tant par le recours à de nouvelles méthodes de prise en charge que par le coût qui en découle.

S’agissant des méthodes, je n’y reviendrai pas, nous avons mis tous les garde-fous nécessaires et les DDASS seront très vigilantes quant au fonctionnement de ces structures.

S’agissant du coût de ces structures, il ne faut effectivement pas que leur développement se fasse au détriment des établissements ordinaires. Il serait absurde qu’en voulant ouvrir le champ des possibles, on tombe d’un extrême dans l’autre.

Bien sûr, il aurait été possible de ne retenir qu’un ou deux projets. Mais j’ai souhaité donner aux expérimentations une dimension suffisamment significative pour qu’on puisse en tirer tous les enseignements nécessaires.

Au total, compte tenu du nombre de projets concernés pour l’Ile de France, je n’ai pas voulu qu’ils pèsent intégralement sur les DDASS et j’ai donc décidé de mobiliser des crédits supplémentaires. Les projets seront également retravaillés avec les promoteurs pour optimiser les financements demandés, au regard de la spécificité des interventions prévues auprès des enfants.

Au total, ce sont 142 places qui vont être autorisées de façon échelonnée entre 2009 et 2011, dans trois départements : Paris, les Hauts-de-Seine, et la Seine-et-Marne. Cependant, et même s’il s’agit d’un axe important, je ne voudrais pas que le plan Autisme soit réduit à la seule question des établissements expérimentaux. En effet le Plan Autisme va bien au-delà de la création de places nouvelles.

A travers le Plan autisme, nous avons cherché aussi : A objectiver les connaissances sur l’autisme, à travers la réalisation d’un socle de connaissance qui fasse enfin consensus : pour en garantir la rigueur scientifique, nous en avons confié l’élaboration à la Haute Autorité en Santé, qui a arrêté un protocole de travail le 4 mars dernier et a confié la direction des travaux aux Pr. Catherine Barthélémy et Charles Aussilloux, références dans le domaine de l’autisme en France.

La méthodologie retenue garantit une triple approche : internationale, scientifique et pluridisciplinaire. Nous disposerons du document final d’ici la fin de l’année.

Nous avons voulu aussi améliorer la formation des professionnels : même si la mise à jour de l’ensemble des formations ne pourra être réalisée que sur la base du socle commun de connaissance, nous avons voulu anticiper.

C’est pourquoi nous avons fait de l’autisme un axe prioritaire de la formation des professionnels de santé. Ils ont reçu une plaquette leur rappelant les recommandations de la HAS en matière de diagnostic et insistant sur la nécessité de recourir à la classification de l’OMS, qui dit bien que l’autisme n’est pas une maladie psychiatrique, mais un trouble d’origine neurobiologique. Nous réformons aussi les statuts de la CNSA pour qu’elle puisse financer la formation des parents. Un premier appel à projet pourra être lancé en 2010. Enfin, nous voulons sensibiliser les enseignants : ils recevront à la rentrée 2009 un guide expliquant les spécificités de l’intégration d’enfants autistes dans une classe.

Nous souhaitons aussi améliorer l’accès au diagnostic et l’accompagnement après le diagnostic : les moyens des équipes en charge du diagnostic ont été renforcés, à hauteur de 3 M€, ce qui va permettre de recruter en moyenne trois personnes supplémentaires par équipe. Par ailleurs, en septembre prochain, nous lançons une expérimentation sur un dispositif d’annonce du diagnostic, pour laquelle nous avons déjà reçu 50 projets. Il est enfin indispensable de définir des critères de bonnes pratiques, pour lutter contre les dérives et pratiques dangereuses : à cette fin, l’ANESMS va publier des critères d’ici la fin de l’été.

C’est dans le cadre de cette réflexion sur les pratiques que s’inscrit la réflexion du Gouvernement concernant l’encadrement de la méthode dite du « packing », dénoncée par plusieurs associations.

Cette technique est employée, par certains médecins, comme traitement de dernier recours pour des enfants ou adultes autistes présentant des troubles sévères du comportement, pour réduire le recours aux psychotropes. Elle n’a pas fait à ce jour l’objet d’une validation scientifique et c’est pour l’évaluer scientifiquement qu’une étude dans le cadre du programme hospitalier de recherche clinique (PHRC) est actuellement en cours.

Je veux être claire : qui dit protocole de recherche dit respect d’un certain nombre de règles : information précise des parents ou des représentants légaux et accord exprès de ceux-ci. Et le recours à cette technique devrait rester strictement limité à ce protocole, tant que l’évaluation de ses bénéfices et de ses risques n’aura pas été réalisée.

Ainsi, tout recours en dehors de ce cadre, notamment en cas d’absence d’accord formel des parents, peut légitimement donner lieu à un signalement, en vue d’une enquête DDASS, et même à un signalement judiciaire, en cas de soupçon de maltraitance.

Ma collègue Roselyne Bachelot va d’ailleurs saisir la commission « sécurité des patients » du Haut conseil de santé publique afin d’évaluer l’existence réelle ou supposée de maltraitance liée au packing, en prenant en compte la notion bénéfice/risque pour les enfants concernés.

Des instructions vont également être données aux DDASS en vue d’une vigilance particulière à ce type de pratiques en établissements médico-sociaux où cette méthode n’a pas à être employée.

En effet, si le Gouvernement a souhaité ouvrir le champ des prises en charge de l’autisme, il ne saurait être question de laisser se développer des pratiques contraires à l’intérêt et au bien-être des personnes concernées.

Mais ces situations sont des situations extrêmes, l’exemple de ce que nous venons de voir, les échanges que nous avons pu avoir au cours de ma visite, montrent à l’évidence que des prises en charge parfaitement adaptées aux troubles autistiques et qui favorisent le plein épanouissement des enfants autistes existent et sont en capacité de répondre aux besoins des familles.

Source ministérielle

Pour en savoir plus

 

Décret 2009-299 du 17 mars 2009 relatif aux conditions d’organisation et de fonctionnement des unités d’évaluation, de réentrainement et d’orientation sociale et professionnelle (UEROS) pour personnes cérébro-lésées

Décret 2009-299 du 17 mars 2009 relatif aux conditions d’organisation et de fonctionnement des unités d’évaluation, de réentrainement et d’orientation sociale et professionnelle (UEROS) pour personnes cérébro-lésées

Les UEROS accueillent et accompagnent les personnes dont le handicap résulte d’un traumatisme crânien ou de toute autre lésion cérébrale acquise. Elles contribuent à garantir la continuité de l’accompagnement en assurant les passages entre le secteur sanitaire, notamment en soins de suite et réadaptation, le secteur médico-social et social, le secteur éducatif et le secteur du travail. Elles ont pour mission d’accueillir, d’informer ou de conseiller les personnes, de manière individuelle ou collective, et : – de réaliser des évaluations préliminaires médico-psychologiques de courte durée afin de déterminer si l’intéressé peut bénéficier d’un programme de réentraînement ; – d’aider à élaborer le projet de vie ; – d’informer les professionnels ; – d’apporter leur concours aux équipes pluridisciplinaires ; – d’évaluer de manière approfondie les potentialités et les difficultés de l’intéressé ; de construire et mettre en oeuvre un programme de réentraînement ; – de construire avec l’intéressé et son entourage un projet d’insertion sociale et de mettre en place son suivi pendant une durée de deux ans. Les équipes pluriprofessionnelles des UEROS comprennent ou associent tout ou partie des professionnels suivants : – des médecins (notamment un médecin de soins de suite et de réadaptation et un psychiatre) ; – des psychologues ; – des auxiliaires médicaux (notamment un orthophoniste, un psychomotricien et un ergothérapeute) ; – des travailleurs sociaux (notamment un assistant social et un éducateur spécialisé) ; – des professionnels des secteurs de l’insertion, de l’orientation et de la formation professionnelles. Les UEROS doivent satisfaire aux conditions précédemment évoquées dans un délai de trois ans à compter de la publication du présent décret.

 

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